Laeken | Passé et avenir

L’histoire de Laeken remonte à l’époque romaine, mais l’origine de l’actuelle entité est médiévale. Une première chapelle desservant le hameau y aurait été construite entre le 8e et le 10e siècle. La première mention écrite de l’existence de Laeken remonte au 11e siècle, sous la dénomination latine de Laca. Celle-ci fait peut-être référence au germanique « lacha » ou « lache », eau ou lac. Le village est en effet né dans les vallées marécageuses du Molenbeek et du Drootbeek.

Politiquement et juridiquement, Laeken est incorporé, avec sept autres villages, à la Ville de Bruxelles en 1331. Laeken redevient autonome en 1795 sous le régime français avant d’être finalement à nouveau rattaché à Bruxelles en 1921.

Au 16e siècle, le nouveau canal de Willebroeck établit une sorte de frontière physique avec les villages voisins.

Le village agricole acquiert une nouvelle dimension avec l’arrivée de riches propriétaires qui y font construire des « campagnes » (résidences secondaires), à l’instar des  gouverneurs-généraux qui s’établissent au domaine de Schoonenberg à la fin du 18e siècle.

L’aspect de Laeken se modifie profondément à partir du 19e siècle. Plusieurs lignes de chemin de fer parcourent le village en expansion et en perturbent la cohérence. L’urbanisation avance à grands pas. À l’instigation du Roi Léopold II, de nouveaux grands axes de circulation sont aménagés, tels le Boulevard Émile Bockstael et l’Avenue Houba De Strooper. Une forte industrialisation attire les ouvriers et les pousse à se mêler aux anciens villageois et bourgeois. La population augmente, atteignant près de 50.000 habitants en 1960. Laeken n’est néanmoins pas devenu un faubourg industriel typique. La fonction commerciale, artisanale et résidentielle est restée au premier plan.

La richesse architecturale et un mélange cosmopolite de cultures et de classes sociales caractérisent aujourd’hui l’ancienne commune.

Les importantes immigrations successives depuis les années 1950 et jusqu’à nos jours font de Laeken un lieu d’accueil très animé, où la nécessité de gagner sa vie l’emporte souvent sur une dynamique urbaine branchée.

Aujourd’hui, les façades abîmées par des transformations pas toujours heureuses et par des années de négligence retrouvent une nouvelle jeunesse et de l’espace se libère pour des activités économiques innovantes, comme Be-Here dans les anciens bâtiments de Byrrh. Sur l’ancien chantier de bois de construction de l’entreprise Bois Brabandt se trouvent à présent greenbizz.brussels et les logements durables de Tivoli GreenCity qui affichent d’ambitieux objectifs en matière de consommation d’énergie, de biodiversité, d’énergie verte, de gestion rationnelle de l’eau et de participation citoyenne. L’ancienne caserne des Grenadiers (École des Cadets) rénovée abrite désormais la quatrième école européenne de Bruxelles.

Spectacle laser du Nouvel An au Heysel, 2020 © Eric Danhier, Visit.Brussels

Les espaces verts, nés au départ de domaines privés et transformés en parcs publics, sont d’autres atouts pour le présent et l’avenir. Afin de garantir la future qualité de vie à Laeken, il conviendrait sans doute de renforcer encore ces espaces et de limiter la croissance urbaine dans des quartiers qui, depuis des décennies déjà, figurent parmi les plus denses de Bruxelles. Aujourd’hui, 1020 Laeken est la zone la plus peuplée de la Ville de Bruxelles.

On le voit, les points forts de Laeken sont multiples : espaces verts uniques, patrimoine culturel très riche, infrastructures sportives et de loisirs, grande accessibilité, dynamisme, jeunesse… Néanmoins, comme d’autres communes bruxelloises, autonomes, souvent plus petites en taille et moins peuplées, Laeken fait aussi face à de nombreux défis pour l’avenir : aménagement du territoire équilibré, lutte contre la fracture sociale, propreté et sécurité publiques, mobilité bien pensée, diversité et renouveau du commerce, apaisement de la ville, mixité culturelle et sociale, développement durable, participation citoyenne…

Autant d’enjeux qui prennent soudain une forme très concrète lorsqu’on parle des projets Neo au Heysel, par exemple.

Et puis, quel sera l’avenir du Donderberg ou du Stade Roi Baudouin ?

Le Pavillon chinois et le Théâtre américain rouvriront-ils un jour leurs portes ?

Faut-il ouvrir le Domaine royal au public ?

Peut-on parler de gentrification de Laeken ?

Qu’attendre enfin des Conseils de quartier citoyens qui verront prochainement le jour, l’un pour le nord de Laeken, l’autre pour le sud ? Peut-être l’occasion de rêver ensemble du Laeken de demain…

 

Laeken Découverte / Laken Onthuld (Thomas Sennesael, Jan Hendrickx & Philippe Lemoine)

 

Spectacle laser du Nouvel An au Heysel, 2020 © Eric Danhier, Visit.Brussels

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