Estaminet À la cour royale, à l’angle des rue du Verdun et de la Paroisse, 20e siècle © Toogenblik

Haren | Habitat

Trop souvent, Haren est encore décrit comme un village pittoresque au nord de Bruxelles. C’est d’ailleurs l’impression qu’on pouvait avoir, il y a quelques années encore, lorsqu’on se rendait au centre de Haren depuis la chaussée de Haecht via la rue de la Paroisse : on suivait alors une route sinueuse à travers les champs, en passant par le cimetière et le petit pont pour aboutir à l’église paroissiale.

Estaminet À la cour royale, à l’angle des rue du Verdun et de la Paroisse, 20e siècle © Toogenblik

Maisons à la Chaussée de Haecht, 20e siècle © Collection privée (Jan Verbelen)

Les anciennes maisons construites au tournant des 19e et 20e siècles renforcent encore ce caractère villageois. Comportant un ou deux étages et un grenier, elles sont en briques, peintes ou enduites. Prenant place le long de la voirie, elles se mélangent à quelques demeures plus importantes ainsi qu’à de petites fermes, qui présentent parfois des éléments décoratifs

La réalité est toutefois quelque peu différente, car l’urbanisation est passée par là et l’ancien village est devenu un quartier de Bruxelles. En se promenant dans les rues, on remarque rapidement que les anciennes maisons unifamiliales possèdent souvent plusieurs boîtes aux lettres. Cette division des habitations unifamiliales est un phénomène urbain typique. Parfois, on peut même s’interroger sur le nombre de boîtes aux lettres compte tenu de la taille de la maison.

En se promenant, on ne peut pas non plus ignorer les nombreux chantiers de construction. Haren est ce morceau de Bruxelles où il y a encore de l’espace disponible sans qu’on doive démolir quoi que ce soit. Il s’agit d’une zone d’expansion résidentielle pour une agglomération en croissance.

Maisons à la Chaussée de Haecht, 20e siècle © Collection privée (Jan Verbelen)

Pendant longtemps, Haren n’a connu que deux initiatives en matière de logement social. Le quartier-jardin de la rue de la Paroisse a été aménagé dans les années 1920 par « Le Foyer bruxellois » selon le principe d’origine anglaise de « l’habitat ouvrier, sain et vert », comme une transition entre la ville et la campagne. Les maisons mitoyennes et les immeubles à appartements d’esprit moderniste construits par Sorelo dans les années 1950 sur le Middelweg étaient davantage destinés aux classes moyennes. Aujourd’hui, en revanche, une grande partie des initiatives nouvelles en matière d’habitat concerne le logement social.

Éco-quartier, 21e siècle © Collection privée (GC De Linde)

Actuellement, deux projets sont en cours d’achèvement sur le Harenberg, représentant environ 70 unités de logement : l’un est un éco-quartier, l’autre est destiné à des personnes à mobilité réduite.

De nouveaux lotissement sont également prévus rue Arthur Maes et rue de Verdun ainsi que sur l’ancien site de l’OTAN, au boulevard Léopold III.

Le plus grand projet résidentiel est toutefois la nouvelle prison fédérale de Haren, qui devrait être achevée en 2023. Bien qu’il s’agisse d’une forme particulière de logement pour un groupe bien spécifique, cela participe à la transformation résidentielle de Haren.

Éco-quartier, 21e siècle © Collection privée (GC De Linde)

Immeubles à appartements, 2020 © Immoweb

L’espace encore disponible disparaît peu à peu. Les espaces verts sont remplacés par des parcs mais disparaissent en tant que zone libre. On peut craindre que Haren, le « dernier village de la ville », ne disparaisse et se transforme en cité dortoir.

GC De Linde

Immeubles à appartements, 2020 © Immoweb

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