Haren | Mobilité et urbanisme

Pendant longtemps, Haren n’était qu’un village dans la  vallée de la Senne, une mosaïque de champs et de prairies.

En raison de son important développement aux 19e et 20e siècles, Haren compte désormais plusieurs quartiers résidentiels et des kilomètres de voies ferrées, abrite des entreprises, des dépôts et des immeubles de bureaux le long du canal de Willebroek sans oublier l’organisation internationale hautement sécurisée qu’est l’OTAN.

Il s’en est fallu de peu que Haren soit également submergé quotidiennement par des milliers de passagers de compagnies aériennes : avant d’être déplacé à Zaventem, le premier aéroport national était en effet situé sur son territoire.

Le réseau de chemins de fer occupe près d’un tiers du territoire communal. Cette situation s’est avérée très intéressante pour l’industrie en plein essor ainsi que pour l’exportation des chicons mais cela a eu pour conséquence que le centre du village s’est retrouvé enclavé dans une sorte de triangle de voies ferrées desservant Bruxelles, Malines et Louvain. Pour entrer ou sortir du centre de Haren en voiture, il est dès lors nécessaire d’emprunter des passages aménagés au-dessous ou en-dessous des voies ferrées.

Au sud-est de ce triangle ferroviaire, on trouve le grand dépôt de la STIB ainsi que la chaussée de Haecht. Cette voirie très fréquentée relie Bruxelles aux communes périphériques de Machelen-Diegem, Vilvorde et Zaventem et, plus loin, au nord du Brabant flamand. Les possibilités d’expansion de la zone résidentielle de ce côté de Haren sont bloquées en raison de la présence de l’usine SABCA et du nouveau complexe immobilier gigantesque de l’OTAN. Il y a quelques années encore, le site de l’OTAN se situait plus à l’est, à la frontière avec Woluwe-Saint-Etienne, de l’autre côté du boulevard Léopold III, formant un ensemble commun avec les bâtiments de la caserne Sainte-Elisabeth de l’armée belge à Evere.

Désormais, il semble bien qu’une volonté existe de rompre avec l’isolement de Haren en développant de nouveaux plans d’aménagement urbain. Sous la houlette de la Ville, de la Région et des sociétés de logement, ces projets ambitionnent de faire de l’ancien village une partie intégrante de l’agglomération. On peut toutefois se poser la question de la capacité des voiries de Haren à supporter le trafic engendré, d’autant plus que la nouvelle prison fédérale exercera également une forte pression sur la mobilité.

À l’inverse de ces nouveaux développements, la plupart des commerces ont fermé à Haren, obligeant les habitants à se déplacer à Evere, Diegem, Vilvorde ou au centre de Bruxelles pour acheter de la nourriture, des journaux et des livres, des vêtements, etc. Il n’y a pas non plus d’antenne pour assurer l’administration communale, à l’exception du poste de police (aux heures d’ouverture limitées) ainsi que de la Maison de Quartier et du Centre communautaire néerlandophone qui s’axent sur les activités de loisirs.

Jusqu’à il y a deux ans, le bus 64 permettait de rejoindre directement l’arrêt Saint-Vincent à Evere où l’on pouvait faire ses courses dans un grand magasin de taille moyenne et se rendre pour des activités socioculturelles au centre communautaire « Everna » ou encore au centre culturel communal d’Evere « L’Entrela’ ». Depuis, la nouvelle offre de la STIB rend cet accès un peu plus compliqué : il faut désormais  prendre le bus 65 ou 80 en direction de Bordet et changer à l’arrêt Houtweg pour prendre la ligne 64.

Projet de nouveau dépôt de métro à Haren, 2020 © STIB-MIVB

Il est ironique que la STIB et la SNCB aient toutes deux construit leurs ateliers de maintenance et leurs dépôts à Haren, alors que cette zone souffre d’un manque de liaisons en transports en commun. Une extension du métro vers les cœur de Haren n’est pas envisagée, même si la nouvelle ligne 3 devrait avoir son terminus à la station Bordet à Evere, à la limite avec Haren. La question de l’isolement relatif des personnes ne disposant pas d’une voiture à Haren reste d’actualité.

GC De Linde

 

Projet de nouveau dépôt de métro à Haren, 2020 © STIB-MIVB

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