Serres et maraîchage au Petit Chemin Vert, 1973 © Erfgoedbank Brussel

Neder-Over-Heembeek | Alimentation

Riches en alluvions et bien drainées par de nombreuses sources, les terres heembeekoises faisaient autrefois récolte de tout ce que les autres producteurs brabançons des rives de la Senne produisaient également. Le froment apporté aux moulins à vent et à eau d’Over-Heembeek (aujourd’hui disparus) permettait d’obtenir une farine à pain de grande qualité. À partir du 18e siècle, les pommes de terre ont également été largement cultivées. En raison de l’urbanisation croissante, les terres agricoles se sont considérablement réduites. Mais des projets existent pour redonner aux producteurs alimentaires une place en région bruxelloise. Est-ce que Neder-Over-Heembeek, où il existe encore des terres arables suffisamment vastes, ne pourrait pas remplir ce rôle en priorité ?

Entre le centre sportif du Petit Chemin Vert, le Wimpelberg et le Trassersweg, on conserve quelques vestiges de serres horticoles qui fournissaient Bruxelles en fleurs au 19e siècle. Elles côtoyaient les maraîchers qui étaient nombreux. Plusieurs jardins potagers perpétuent cette tradition au sein des larges intérieurs d’îlots ; ils s’enrichissent du terreau produit par les nombreux composts du quartier, cycle vertueux s’il en est.

Serres et maraîchage au Petit Chemin Vert, 1973 © Erfgoedbank Brussel

Cressonnière installée sur l’ancienne tranchée ferroviaire © Collection privée

Quel est le lien entre une tranchée ferroviaire inutilisée … et l’alimentation à Over-Heembeek ? Située entre l’avenue Van Praet et l’avenue des Croix-du-Feu, la  tranchée voulue par le roi Léopold II devait accueillir une ligne ferroviaire destinée à convoyer ses hôtes vers son palais de Laeken. Le projet jugé trop coûteux a toutefois été abandonné. De ce fait, la tranchée, qui forme une vallée artificielle et bénéficie d’une eau de source abondante, a permis la création d’une cressonnière qui a été exploitée par Netteke « Cresson » et deux générations  de ses descendants. Aujourd’hui, l’exploitation de la cressonnière, bel exemple d’agriculture biologique, est confiée à la ferme Nos Pilifs.

Cressonnière installée sur l’ancienne tranchée ferroviaire © Collection privée

On dit de la bière que c’est du « pain liquide » car « même après fermentation la plus complète,  [on y retrouve] tous les éléments nutritifs (orge malté, eau, houblon) que contient le meilleur pain sous forme solide » (Revue complémentaire des Sciences, 1855) ! Les amateurs de la gamme Navy’s (surtout la Christmas !), de la Coronation, de la Bark-ale ou des limonades Meudon de feu la Brasserie La Marine (ex-Marly) regrettent leur disparition. Mais ils peuvent se désaltérer avec la Zavelput, la Regain ou encore la St-Lenderik (9° !) vendues en exclusivité à l’Estaminet de la Ferme Nos Pilifs.

Outre les établissements proposant la traditionnelle cuisine franco-belge, on trouve désormais une gamme très diversifiée de restaurants : italiens, grecs, chinois, libanais, thaïlandais, etc. Cette offre pourrait encore s’étoffer. Il ne faut non plus oublier les snacks de quartiers et les friteries, dont il se murmure que la meilleure de Bruxelles se trouverait à la Place Peter Benoit !

Benoît Elleboudt (La Promenade Verte de Neder-Over-Heembeek asbl)

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